La construction d'un bâtiment d'activité en bois massif a été réalisée sur notre parc situé à Salernes. Il héberge l'atelier, le bureau de l'activité et notre propre habitation.
Ce bâtiment en madriers de bois massifs contre-collés empilés propose une réinterprétation des modes de constructions passés. L'aspect extérieur autant que la structure intérieure suggèrent une approche faisant lien entre le style traditionnel local et les lignes contemporaines, entre les techniques anciennes et les opportunités actuelles.
Pour exemple, les madriers sont traités à l'intérieur comme le furent les portes de nos églises durant des siècles, au moyen d'une peinture dite à la farine, à base d'argile, de farine de seigle, d'huile de lin cuite et de sel de bore (les anciens utilisaient du sulfate de fer).
Nous employons des argiles provenant de Roussillon à l'étage pour varier les couleurs et nuances, avec de la terre d'ombre naturelle, du brun vandick, et de l'ardoise broyée.
Le rez-de-chaussée présente la couleur de la terre du site, c'est à dire celle de la belle terre de Salernes éclaircie au moyen d'une terre blanche, lui conférant ainsi une teinte rose-saumonée.
La façade est couverte de 15cm d'isolant en laine de bois soufflée, et sera prochainement protégée par un bardage de bois ancien travaillé en lame de 8 ou 10 cm présentant un claire-voie de 1,5 cm.
Le sol de l'étage est composé d'une chape de 6 cm de terre et paille d'orge malaxées (procédé employé dans le nord de la France et à travers le monde) recouverte de terres cuites anciennes XVII-XVIIIe collées avec un mélange de chaux hydraulique et de sable 0-4mm. Deux pièces sont dotées d'un béton ciré de terre crue aux qualités techniques, thermiques et esthétiques bien différentes du béton de ciment et du béton de chaux. Le béton de terre d'une des chambres est composé d'un mélange d'argile de Salernes et de poudres de marbre de granulométries différentes, lissés, puis saturés d'huile de lin cuite et finalement traité à la cire à chaud, à base de résine de carnauba.
La présence de deux puits canadiens (un par niveau), d'une vmc double flux à l'étage et simple flux au rez-de-chaussée, renforce le confort intérieur. Un poêle fermé BBC à l'étage suffit à chauffer l'habitation. Sa flamme chaleureuse égaye le salon ouvert. Un poêle de masse de 1 à 2 tonnes en briques anciennes traversant les 2 niveaux sera bientôt bâti au rez-de chaussée pour améliorer encore le confort.
La toiture est couverte de tuiles anciennes, bien sûr. Les débords de toiture ne pouvant profiter de génoises, jouissent d'une approche déjà rencontrée sur quelques très vieilles maisons de petits villages de Provence, avec une sous-toiture présentant des chevrons ré-haussés de feuillets de terres cuites du XVIIIe.
Un large auvent couvert, pourvu de poutres et tuiles anciennes, agrémentera la façade sud. Quatre poteaux en briques anciennes profiteront de socles monolytiques en pierres taillées, ciselées et bouchardées par nos soins.
Une terrasse en bois ancien achèvera la construction au nord du bâti.
... Il y a donc encore beaucoup de travail en perspective !